Lonnie

Lonnie Lonnie Johnson
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Dans la série des Johnson, Alonzo, dit « Lonnie », n’est pas le plus en vue. Pourtant, Robert Johnson, son légendaire homonyme, a beaucoup écouter ses disques pour composer son propre répertoire et se faisait même passer pour son frère à ses débuts. Beaucoup plus tard, des maîtres de la guitare tels que Charlie Christian, Django Reinhardt, T-Bone Walker et BB King le citeront à leur tour comme leur référence principale. C’est dire l’influence de ce musicien totalement singulier, un des rares à être admirés aussi bien par les plus grands artistes de jazz que de blues.

Né en 1894 à La Nouvelle Orléans dans une famille de musiciens, Lonnie Johnson échappe à l’épidémie de grippe qui décime sa famille en 1918 pendant qu’il est en tournée en Angleterre. A son retour, pour gagner sa vie, il joue sur les bateaux croisières de Saint-Louis. Multi instrumentiste et touche à tout, Lonnie Johnson doit au hasard de percer dans le blues lorsque, en 1925, il gagne un concours assorti d’un contrat pour le label Okeh. Il va s’ensuivre une carrière de plus de 40 ans.

Le premier enregistrement auquel Johnson participe, en 1925, s’intitule « Won’t Don’t Blues ». Un comble qui symbolise le destin de ce musicien éclectique qui rêvait de chanter des ballades pop, n’aimait rien tant que jouer du jazz, mais dont le blues va accaparer la carrière.

Dès ses débuts, il est repéré par Louis Armstrong et Duke Ellington, demandé par Bessie Smith et Victoria Spivey. C’est ainsi qu’il apparaît lors de nombreuses sessions et sur des enregistrements notoires de grands noms du jazz comme du blues, tout en produisant une série régulière de succès personnels.

Lonnie Johnson est l’inventeur de la guitare solo. A ce titre, il est considéré comme l’équivalent, pour cet instrument, de ce que fut Louis Armstrong pour la trompette,. C’est sur “6/88 Glide”, gravé en 1927, qu’apparaît le premier véritable solo jamais enregistré.Son invention du jeu « note par note » va ainsi consacrer le rôle majeur de la guitare dans la bande-son du XXème siècle.

Côté jazz, il délivre un jeu d’une diversité harmonique jusqu’alors inexploitée. Côté blues, son inventivité harmonique ouvre, avec 20 ans d’avance, la voie des bluesmen modernes. Quant au rock, c’est dans l’art du contrepoint de Lonnie Johnson que Chuck Berry forgera les soli accrocheurs que, depuis, les rockers reprennent en boucle de génération en génération.

Dès 1929, son duo avec le jazzman blanc Eddy Lang éblouissait déjà les amateurs de jazz tout en marquant un premier franchissement de la barrière raciale. Il quitte Okeh en 1932, disparaît un temps mais rebondit en 1937 pour bientôt rejoindre Chicago où règne alors l’équipe de Lester Melrose.

Un hit majeur (« He’s a Jelly Roll Baker ») inaugure une nouvelle période très active. Il publie son plus grand succès en 1948 avec « Tomorrow Night .

Malgré plusieurs éclipses, celui qui talonnait Blind Lemon Jefferson dans les années 20 comme plus gros vendeur de disques de blues masculin, sera régulièrement à l’affiche jusqu’au milieu des années 60. Sa discographie est une des plus prolifiques de la scène blues (572 titres !)..

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